Grâce à ces techniques, humains et objets disparaissent, se transforment, s’embrasent, et le public se trouve emporté dans l’illusion, dans la magie d’univers tantôt réalistes, tantôt fantastiques.
Pour mieux comprendre ce que l’on entend aujourd’hui par “effets spéciaux” et pouvoir appréhender au mieux ces procédés nécessitant à la fois une grande maîtrise technique et un vrai sens artistique, il est primordial de savoir de quoi on parle.
Pouvoir définir, mais aussi comprendre le passé, le présent et le futur des effets spéciaux, ainsi que les rouages incontournables de cette industrie, c’est se donner autant de clés essentielles pour qui souhaiterait se lancer dans une formation aux métiers des effets spéciaux, et se spécialiser dans des métiers captivants et pleins d’avenir.
Effets spéciaux : de quoi parle-t-on exactement ?
Les effets spéciaux (ou SFX) sont un ensemble de techniques utilisées dans l’industrie audiovisuelle permettant de créer par des moyens physiques (ou numériques, on parle alors de VFX) des actions, des environnements, des objets, des phénomènes ou des êtres qui n’existent pas dans la réalité.
Dans le cas du cinéma en prises de vues réelles, ceux-ci peuvent servir tant à modifier des images captées par la caméra qu’à créer des éléments ou des mondes entièrement nouveaux.
Des univers complets peuvent ainsi prendre vie grâce aux effets spéciaux, comme c’est le cas dans le cinéma d’animation, dans les films prenant fortement appui sur ces techniques comme les grands blockbusters de science-fiction, et bien sûr dans le jeu vidéo.
Histoire et évolution des effets spéciaux
L’un des premiers cinéastes à s’être fortement intéressé aux effets spéciaux n’est autre que George Méliès.
Spécialiste des techniques de trucages et véritable magicien du cinéma, Méliès s’adonne à des effets spéciaux très tôt dans sa carrière, utilisant à la fois la surimpression et l’arrêt sur image ainsi que des effets pyrotechniques.
En 1902, Le voyage dans la lune, adapté de Jules Verne, fait sensation, révolutionnant à tout jamais l’histoire du cinéma.


Rapidement, ces techniques évoluent et permettent l’apparition d’un nouveau genre : le film de monstres. Ainsi, King Kong sorti en 1933 fera trembler les audiences du monde entier, grâce à l’animation de pointe utilisée par les équipes de production et aux effets spéciaux qui permettent de donner toute l’ampleur à cette créature venue d’un autre monde. Un film qui suscitera de nombreuses vocations, et donnera définitivement à Hollywood le goût des effets spéciaux.
Avec l’apparition des premiers ordinateurs, les effets spéciaux vont prendre une place de plus en plus importante dans le cinéma, notamment par le biais de la science-fiction. 2001, l’odyssée de l’espace et bien entendu Star Wars représentent un tournant dans l’histoire des effets spéciaux numériques (VFX), mettant définitivement ces technologies sur le devant de la scène.
L’avènement de Pixar, de l’animation 3D et du jeu vidéo ont achevé de hisser les effets spéciaux au rang d’industrie, qui pèse désormais pour plusieurs milliards de dollars et touchent de très nombreux secteurs.
À quoi servent les effets spéciaux et qui en fait usage aujourd’hui ?

Aujourd’hui, il est presque impensable de réfléchir le cinéma sans VFX. L’évolution technologique ne cesse de surprendre, et l’extension de l’utilisation des effets spéciaux à des secteurs comme l’animation, le jeu vidéo ou la publicité a rendu cette industrie plus dynamique que jamais.
Les effets spéciaux servent à donner corps aux projets de nombreux artistes, immerger les joueurs et joueuses dans des mondes dynamiques, et transformer de simples marionnettes numériques en personnages à part entière. Une diversité de techniques et d’outils qu’il peut parfois sembler difficile d’appréhender tant celle-ci est vaste.
Les différents types d’effets spéciaux
Il existe de nombreux types d’effets spéciaux, mais les principaux peuvent être regroupés comme suit :
La simulation d’effets
Cette technique permet de donner vie à des éléments essentiels tels que le feu, l’eau, la fumée, et créer des séquences pyrotechniques impressionnantes.
À mi-chemin entre la modélisation 3D et l’animation, les artistes qui travaillent dans ce domaine renforcent l’impression de réalisme que l’on ressent en découvrant une œuvre vidéoludique, animée ou en prises de vues réelles.
Le matte painting
Initialement pratiqué à la main par des artistes peintres chevronnés, le matte painting est désormais numérique, et permet de créer des décors impossibles à reproduire par des moyens classiques. Cette technique est souvent utilisée pour donner une profondeur aux plans les plus grandioses, tant au cinéma que dans le jeu vidéo.
Le compositing
Initialement pratiqué à la main par des artistes peintres chevronnés, le matte painting est désormais numérique, et permet de créer des décors impossibles à reproduire par des moyens classiques. Cette descendant direct des techniques de Méliès, le compositing permet d’assembler différentes images à l’aide d’outils spécifiques, le plus connu étant le fond vert. En filmant des comédiens ou des objets face à un fond vert (ou bleu), on peut incruster ceux-ci dans des décors créés de toutes pièces, à l’instar de films comme Avatar de James Cameron.est souvent utilisée pour donner une profondeur aux plans les plus grandioses, tant au cinéma que dans le jeu vidéo.

En parallèle, de nombreuses autres sous-catégories (autour de la lumière, des textures, de l’animation, etc) peuvent également être assimilées au secteur des effets spéciaux, avec autant de possibilités de trouver sa voie et de se construire une expertise ainsi qu’une carrière.
Les métiers incontournables des effets spéciaux
VFX Artist, Matte Painter, Compositing Supervisor, Lighting Artist, autant de fonctions qui sont indispensables pour donner vie aux univers que nous évoquions jusqu’ici. Et si, en ce qui concerne le cinéma en prises de vues réelles, ces artistes et techniciens travaillent principalement en post-production, il n’est pas rare que ceux-ci soient intégrés dès les débuts du processus de développement des projets, surtout lorsqu’il s’agit de cinéma d’animation ou de projets vidéoludiques.
Aujourd’hui, on retrouve des VFX Artists dans de très nombreuses productions, et certaines de leurs créations les ont fait entrer dans la légende du cinéma.
Ces effets spéciaux devenus cultes dans l’histoire du cinéma
Des sabres laser de Star Wars aux animations dantesques des films du Spider-Verse, les effets spéciaux ont forgé l’histoire du cinéma. Impossible de citer toutes ces créations, mais en voici quelques unes devenues cultes :
- Le T-1000 en “métal liquide”, antagoniste d’Arnold Schwarzenegger dans Terminator 2 issu de l’esprit de James Cameron, constitue à lui seul une révolution. Après Abyss, où le réalisateur avait déjà expérimenté l’utilisation d’effets spéciaux numériques pour donner vie à sa créature, Terminator 2 marche un tournant dans l’utilisation des effets spéciaux numériques.
- Le “bullet time” dans Matrix. Utilisant les effets spéciaux à de nombreux niveaux, les films des Wachowskis sont restés dans l’histoire du cinéma grâce à cet effet unique, couronné d’un Oscar en 1999.
- Parmi les avancées technologiques qui ont permis au Seigneur des Anneaux de Peter Jackson d’acquérir son statut culte, le personnage de Gollum est sans doute la plus impressionnante. Au total, c’est près de 800 plans qui donnent à la créature une place prépondérante dans Les Deux Tours, portée à l’écran par les équipes de Weta. Un succès retentissant qui permet à la compagnie de rafler trois Oscars consécutifs, pour chacun des trois volets de cette trilogie inoubliable.
- Enfin, impossible de ne pas évoquer Pixar et son Toy Story, qui a transformé à jamais le cinéma d’animation. En s’affranchissant du dessin animé pour créer ce premier long-métrage entièrement par ordinateur, le studio a réussi son pari fou et est désormais l’un des plus grands studios d’animation au monde.

Études, formations et parcours pour travailler dans les effets spéciaux
De manière générale, c’est au travers d’études poussées en animation ou en modélisation 3D que l’on accède à ces fonctions.
Au sein d’une école d’animation 3D, étudiantes et étudiants chevronnés se forment en effet à la gestion des effets spéciaux et aux nombreux outils numériques qu’utilisent les grands studios.
Au bout de ce parcours de formation en cinq ans mêlant cours théoriques, travaux pratiques, stages et rencontres avec des professionnels du secteur, les artistes pourront commencer leur carrière sur des bases solides, tout en ayant acquis la maîtrise technique nécessaire pour s’intégrer dans ce secteur dynamique.