
Plongée dans une Yougoslavie solaire et tragique
Dans ce court-métrage à la direction artistique particulièrement soignée, on suit Yulya, une jeune femme qui décide de fuir la Yougoslavie avec son amant Novak, s’échappant à ses côtés sur les eaux du Danube grâce au concours du mystérieux Matko. Les choses semblent se dérouler sans encombre jusqu’au départ du bateau, où les deux amants se retrouvent soudainement livrés aux griffes de l’Ogre. C’est dans un contexte historique et géopolitique complexe, chargé de tensions et de violence latente, que se déroule L’Ogre du Danube. Un film qui n’hésite pas à aborder des thématiques difficiles – l’exil, la trahison, la cruauté humaine – avec une audace que l’on peut vivement saluer chez les jeunes réalisateurs à l’origine de cette prouesse.
Des contrastes marqués, un équilibre complexe, et in fine brillamment maîtrisé !
S’il est un choix artistique qui marque immédiatement le spectateur, c’est sans aucun doute le rendu stylisé affirmé, qui mêle illustrations raffinées et traitement graphique proche de la tradition picturale. “Notre film a été créé dans une recherche de contrastes sur le plan artistique, confirment les réalisateurs. Nous avons cherché à faire ressortir des concepts en les mettant en opposition entre eux : l’humanité de nos personnages face à la barbarie, les couleurs vibrantes face à la tragédie.”


