Brice Dublé

Découvrez le portrait de Brice Dublé, ancien étudiant de l’ESMA et aujourd’hui Animateur 3D chez Illumination Mac Guff.

Photo de Brice Dublé
Année de graduation
2017
Entreprise actuelle
Illumination Mac Guff
Poste actuel
3D animator
Formation
Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux

Brice Dublé : du commerce à l’animation, un parcours guidé par la passion

Après un début d’études dans le commerce, Brice Dublé a choisi de suivre son véritable intérêt : le dessin. Ce choix l’a mené à l’ESMA Toulouse, où il s’est formé au cinéma d’animation 3D. Aujourd’hui, il évolue comme animateur chez Illumination Mac Guff.

De l’enfance au déclic pour l’ESMA

Depuis tout petit, Brice a toujours dessiné. Il a même retrouvé des croquis remontant à la maternelle. Les dessins animés, notamment ceux de Disney, l’accompagnaient aussi au quotidien, mais il voyait tout cela comme un loisir et non comme une orientation possible pour son avenir. Il inventait régulièrement des personnages comme les « Zorilles de Corcal et Deth », qu’il mettait en scène dans ses cahiers d’école.

Pourtant, au moment de s’orienter, il choisit une voie plus classique : un bac STG (sciences et technologies de la gestion), suivi d’un BTS NRC (Négociation et Relation Client). Mais durant ce cursus, un ami lui lance une remarque décisive : « Brice, tu dessines vraiment bien, tu devrais bosser pour Pixar ou un autre studio. » Cette phrase agit comme un électrochoc. Ses études commerciales ne l’attiraient pas, il décide donc de se renseigner sur les écoles d’arts et découvre que l’ESMA existait dans sa ville, Toulouse.

Il intègre l’école en commençant par la Prépa Entertainment. L’expérience est une révélation : pour la première fois, il trouve du plaisir à faire ses devoirs, notamment les carnets de croquis, qu’il considère encore aujourd’hui comme les exercices les plus stimulants de son parcours scolaire.

Le choix de la 3D et les années de formation

C’est durant la Prépa Entertainment qu’il décide de se tourner vers l’animation 3D. Ce qui n’était jusque-là qu’un rêve d’enfant lui apparaît soudain comme une véritable voie professionnelle. « C’était un peu comme un musicien qui vit de sa passion : je n’avais même pas l’impression de travailler », explique-t-il.

Le cursus en 3D s’avère exigeant, surtout pour quelqu’un qui n’était pas particulièrement à l’aise avec l’informatique. Mais grâce à l’aide de ses camarades – notamment Nicolas Jacomet, qui lui prête un ordinateur – et à l’accompagnement des enseignants, il finit par maîtriser les outils. Au bout de deux ans, la technique devient presque automatique, laissant davantage de place à la créativité et à l’expression artistique. Les projets proposés par les professeurs sont une occasion idéale de développer une patte personnelle et de collaborer autour de concepts originaux.

Le film de fin d’études : Made in France

Avec ses coéquipiers Maxime Guerry, Robin Cioffi, Stanislas Gruenais, Lamia Akhabbar et Alexia Portal, Brice s’attelle à la réalisation de leur court-métrage de fin d’études. Tout est parti d’une idée simple proposée par Robin : que deviennent les chaussettes qui disparaissent mystérieusement ? En discutant, ils font un parallèle avec une découverte surprenante : la même bactérie se trouve sur les pieds et dans le fromage. En vingt minutes, installés à une table pendant la pause, ils imaginent un univers où des souris transforment les chaussettes en fromage. De cette réflexion naît Made in France.

Le projet est vécu comme une véritable immersion en conditions professionnelles. Le groupe prend en charge l’ensemble du processus : scénario, storyboard, conception des personnages, animation et rendu final. Pour Brice, ce fut une expérience à la fois stimulante et exigeante. En parallèle, il continuait à travailler pour financer ses études, ce qui l’obligeait à gérer son temps avec rigueur et efficacité. Le résultat a dépassé leurs espérances : le film a été sélectionné et primé dans plusieurs festivals internationaux.

Les premiers pas dans les studios

Dès la sortie de l’école, Brice avait un objectif clair : rejoindre Illumination Mac Guff. Lors du job fair organisé après la remise des diplômes, il présente ses travaux au studio, mais l’intérêt n’est pas immédiat. Quelques semaines plus tard, il apprend qu’Illumination organise une soirée de recrutement. Bien qu’il ne soit pas invité, il décide d’y aller avec son ami Nicolas. En osant montrer ses créations directement aux recruteurs, il obtient un délai supplémentaire pour améliorer sa bande démo. Ce culot paye : le 4 décembre 2017, il signe son premier contrat comme animateur crowd sur Le Grinch.

Depuis, il a participé à Les Minions 2 puis a suivi une formation interne qui lui a permis de travailler sur des personnages principaux. Il est ensuite promu et contribue à Sing 2 (Tous en scène 2), un film qu’il avait particulièrement apprécié en tant qu’étudiant. Aujourd’hui encore, il poursuit son aventure chez Illumination, sur des projets confidentiels.

Un métier qui donne vie aux personnages

Pour expliquer son rôle, Brice aime utiliser l’image de la marionnette. L’animateur prend un personnage figé et le rend vivant image par image, en respectant la bande-son et le scénario. L’illusion du mouvement repose sur des règles précises de poids, de timing et d’expression.

La créativité existe, mais dans un cadre défini : l’animateur doit faire passer des émotions et des intentions tout en respectant les directives des superviseurs et des réalisateurs. Pour Brice, cette discipline est un équilibre subtil entre rigueur technique et expression artistique.

Brice travaille principalement sur des longs-métrages destinés au cinéma, et le moment où il peut voir ses personnages prendre vie sur grand écran reste pour lui une grande satisfaction.

Concernant l’évolution du métier, il observe que les fondamentaux demeurent inchangés : les « douze principes de base de l’animation », posés par les animateurs de Disney, guident toujours la profession. En revanche, l’arrivée d’outils spécifiques à chaque spécialité rend la production plus fluide et fait gagner un temps précieux.

Et demain ?

Dans cinq ans, Brice espère être toujours chez Illumination Mac Guff, tout en rêvant de réaliser son propre court-métrage, en développant chaque étape de A à Z. Un projet qu’il aimerait porter avec sa compagne, Melissa Roussilhe, également diplômée de l’ESMA en design graphique et motion design.

Un conseil pour les étudiants

Son message aux futurs artistes est simple : ne jamais renoncer. Pour l’illustrer, il cite une réplique marquante de Rocky Balboa :
« Toi, moi, n’importe qui… personne ne frappe aussi fort que la vie. Ce n’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne. »

Crédit images : Brice Dublé & Illumination Mac Guff