Eddy Martinez

Découvrez le portrait de Eddy Martinez, ancien étudiant de l’ESMA et aujourd’hui Senior 3D Animator.

Photo de Eddy Martinez
Année de graduation
2017
Entreprise actuelle
Freelance
Poste actuel
Senior 3D Animator
Formation
Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux

Donner vie par le mouvement

Pour Eddy Martinez, l’animation est avant tout une question de rythme et d’acting. Depuis sa sortie de l’ESMA, il a construit une carrière internationale entre la France, la Belgique et le Royaume-Uni, avant de revenir aujourd’hui dans un grand studio français de VFX. Fort de sept années d’expérience, il partage son parcours, ses défis et sa vision du métier.

Interview

Pouvez-vous présenter votre parcours dans les grandes lignes ?

Je m’appelle Eddy Martinez, je suis senior animateur dans un studio français spécialisé en effets visuels. Après mes études à l’ESMA, j’ai travaillé en France, en Belgique et au Royaume-Uni.

J’ai commencé ma carrière chez Mikros Animation, puis je suis parti en Belgique où j’ai eu l’opportunité de réaliser un court-métrage d’animation. Mon passage à Londres a marqué une étape décisive : je suis passé du cartoon aux VFX, en participant à des projets très variés – documentaires, publicités, séries, films et même blockbusters.

Quelles sont vos missions actuelles ?

En tant que senior animateur, je prends en charge la création des mouvements des personnages. Mon rôle se situe entre la pré-production et la post-production. Je pars d’un rig et je travaille jusqu’au rendu final, en veillant à ce que chaque mouvement soit crédible et cohérent.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

La musique a joué un rôle important. Depuis l’enfance, j’ai développé une sensibilité au rythme, et ce sens du tempo est fondamental en animation.

J’ai aussi toujours aimé l’acting. Ce qui me plaît dans l’animation, c’est de donner une âme à un personnage, de lui apporter une personnalité et une crédibilité. Chaque plan est un travail d’incarnation : je me mets dans la peau du personnage pour que ses gestes et ses réactions paraissent naturels. C’est bien plus qu’un métier, c’est une vocation : insuffler la vie par le mouvement.

Avez-vous rencontré des difficultés au début de votre carrière ?

Oui, bien sûr. Mes premiers pas dans de grands studios ont été un vrai choc. On prend la mesure des attentes, du rythme de production et de la précision demandée. Mais ces défis m’ont permis de progresser rapidement, de gagner en autonomie et de prendre confiance. J’ai eu la chance d’être entouré de collègues très inspirants, ce qui m’a beaucoup aidé.

Quelle différence avez-vous perçue entre la formation à l’ESMA et la réalité professionnelle ?

L’ESMA m’a donné une vision d’ensemble de l’animation. J’y ai touché à de nombreuses disciplines, ce qui m’a rendu polyvalent. Cette approche m’a beaucoup servi par la suite.

Une fois en studio, j’ai appris à pousser le détail beaucoup plus loin. Chaque mouvement compte, chaque nuance fait la différence. On comprend que ce sont les petits ajustements qui donnent de la force au rendu final.

Quelles qualités sont indispensables dans ce métier ?

La passion et la persévérance. L’animation est exigeante : il faut y consacrer beaucoup de temps et d’énergie. La concentration et la rigueur sont essentielles, tout comme la curiosité, car chaque projet demande d’apprendre quelque chose de nouveau.

Quels outils utilisez-vous au quotidien ?

Comme beaucoup d’animateurs, je travaille principalement avec Maya, qui reste la référence. J’ai aussi eu l’occasion d’utiliser 3ds Max. Chaque studio a ses propres outils et ses pipelines, il est donc important de rester adaptable.

Quel a été ton parcours de formation ?

Après mon bac, j’ai intégré l’ESMA pour une formation en cinéma d’animation 3D et effets spéciaux. La formation m’a permis de découvrir toutes les facettes de la 3D, avant de me spécialiser en animation.

Pourquoi avoir choisi l’ESMA ?

Depuis l’enfance, j’étais passionné par le cinéma et l’art. Je savais que je voulais en faire mon métier. Quand j’ai découvert l’ESMA, c’était une évidence : l’école offrait le cadre idéal pour concrétiser cette vocation.

Quels conseils donneriez-vous aux futurs diplômés de l’ESMA ?

Un conseil que j’ai reçu et que je trouve essentiel : “50 % de l’animation repose sur les références.” Il est indispensable d’étudier des mouvements réels, d’observer la vie, les attitudes, pour ensuite les transposer à l’écran. Le travail de recherche est colossal, mais il fait toute la différence.

Combien de temps dure en moyenne un projet ?

Cela dépend. Une publicité peut s’étaler sur quelques semaines à deux mois. En revanche, un blockbuster peut mobiliser des équipes pendant plusieurs années. Les délais sont très variables selon la nature et l’ambition du projet.

Le parcours d’Eddy Martinez illustre la passion et l’exigence nécessaires pour réussir dans l’animation. De la Belgique à Londres, des cartoons aux VFX, il a su franchir chaque étape en cultivant rigueur et créativité. Aujourd’hui senior animateur, il continue à donner vie aux personnages en mêlant sens du rythme, sensibilité artistique et expertise technique.