Jasmine Ghoreishi

Découvrez le portrait de Jasmine Ghoreishi, ancienne étudiante de l’ESMA et aujourd’hui Senior Animator chez Framestore.

Photo de Jasmine Ghoreishi
Année de graduation
2015
Entreprise actuelle
Framestore
Poste actuel
Senior Animator
Formation
Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux

Jasmine Ghoreishi, de l’ESMA à Framestore : une passion pour le mouvement et l’animation

Depuis toujours attirée par les disciplines artistiques, Jasmine Ghoreishi rêvait de raconter des histoires à travers l’animation. Après un parcours à l’ESMA Montpellier, elle a construit sa carrière à Londres où elle occupe aujourd’hui le poste de Senior Animator chez Framestore.

Aux origines : entre réticences familiales et premier pas dans l’art

En grandissant, Jasmine envisage déjà une carrière artistique, une idée qui inquiète ses parents. Ceux-ci l’orientent vers un bac ES plutôt qu’un bac arts appliqués. Mais après l’obtention du diplôme, elle reste déterminée à poursuivre dans les arts. Elle intègre alors une MANAA à Lyon, où elle découvre des disciplines variées : architecture, textile, infographie, dessin de nu, etc.

L’animation la fascine depuis longtemps, mais elle perçoit la 2D comme une voie professionnelle plus fermée. Elle se tourne donc vers la 3D, plus ouverte en termes de débouchés. Ses recherches la mènent à l’ESMA Montpellier, où elle candidate sans hésiter : « And the rest is history », résume-t-elle avec humour.

L’expérience ESMA : rigueur et solidarité

Le cursus en trois ans proposé à l’époque par l’école est particulièrement dense. Jasmine, peu familière avec l’informatique, doute d’abord de ses capacités à suivre autant de cours techniques : animation, modélisation, compositing… Mais elle persévère. Pour elle, rester des heures devant un écran valait l’effort si cela permettait de réaliser son rêve de raconter des histoires comme celles des studios Disney ou Pixar.

Les enseignants, anciens professionnels devenus professeurs, jouent un rôle central. Ils abordent les étudiants comme de jeunes collègues, exigeants mais porteurs d’un retour d’expérience concret sur le monde du travail. Cet encadrement intense soude la promotion. La dernière année, les élèves passent le plus clair de leur temps ensemble, s’entraidant entre groupes pour terminer leurs films et garder le cap malgré la pression.

Étudier à l’ESMA lui apprend avant tout à travailler vite, bien, et en équipe. Elle sort de l’école avec une soif d’expérience et une capacité d’adaptation renforcée.

Le film de fin d’études : La Vague

Jasmine participe activement au film La Vague, en contribuant au character design, au storyboard et à l’animation. La présentation du court-métrage devant un jury de professionnels constitue une étape clé : l’occasion de décrocher des entretiens avec des studios venus recruter.

C’est ainsi qu’elle rencontre les équipes de The Mill, à Londres. Quelques semaines après l’obtention de son diplôme, elle part s’installer au Royaume-Uni pour rejoindre le studio.

Les premiers pas dans l’industrie : de The Mill à Framestore

Le démarrage professionnel est marqué par une double adaptation : à un nouvel emploi, et à une nouvelle vie dans un pays étranger. Bien que bilingue, Jasmine découvre le quotidien loin de sa famille et dans un environnement culturel différent. Mais les acquis de l’ESMA l’aident à s’intégrer rapidement.

À The Mill, elle travaille près de deux ans comme Junior Animator sur des publicités et clips musicaux. Le rythme est soutenu : les projets sont courts (deux à cinq mois), les équipes changent souvent, et les délais imposent de travailler vite. Une expérience qui lui permet de développer son efficacité et de constituer un portfolio solide.

En 2017, elle rejoint Framestore, toujours à Londres, cette fois sur des productions cinématographiques. Elle y reste, gravissant les échelons jusqu’à devenir Senior Animator.

Une carrière marquée par des projets variés

Chez Framestore, Jasmine a travaillé sur de nombreux films aux univers différents. Son premier projet, Paddington 2, reste son préféré à ce jour. Elle enchaîne ensuite avec Detective Pikachu, Lady and the Tramp, la série His Dark Materials, Tom & Jerry, Les Gardiens de la Galaxie vol. 3, et plus récemment La Petite Sirène de Disney.

Cette diversité de styles et de personnages, allant des créatures fantastiques aux animaux photoréalistes, enrichit son expérience et rend son portfolio particulièrement complet.

Le métier d’animatrice : donner vie par le mouvement

Jasmine se spécialise dans l’animation, un domaine qu’elle compare volontiers au métier d’acteur. L’animateur prête une performance à travers une marionnette virtuelle, en lui insufflant émotions et crédibilité. Elle souligne l’importance d’une observation fine du mouvement et de l’anatomie pour donner une véritable âme aux personnages.

Grâce à sa formation généraliste, elle peut aussi dialoguer avec les autres départements (modeling, lighting, compositing), ce qui facilite la collaboration au sein des productions.

Conseils aux futurs étudiants

Selon elle, l’animation est un secteur en perpétuelle évolution. Les outils, les pipelines, les équipes et même les directives artistiques changent constamment. Il faut donc savoir s’adapter rapidement. Les deadlines, les révisions, les changements de cap font partie intégrante du métier.

Mais Jasmine insiste : c’est un univers stimulant, où l’on ne s’ennuie jamais, et qui aura toujours besoin d’artistes pour raconter des histoires, créer des films ou concevoir des jeux vidéo. Travailler avec d’anciens de l’ESMA reste pour elle un atout supplémentaire, renforçant la complicité au sein des équipes.