Lorène Bettcker

Découvrez le portrait de Lorène Bettcker, ancienne étudiante de l’ESMA et aujourd’hui Lead Lighting chez Framestore.

Photo de Lorène Bettcker
Année de graduation
2014
Entreprise actuelle
Framestore
Poste actuel
Lead Lighting
Formation
Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux

Lorène, diplômée de l’ESMA en 2014 : du lighting aux blockbusters internationaux

Passionnée par l’image et fascinée par le cinéma, Lorène s’est orientée vers l’animation 3D et les effets visuels après le lycée. Diplômée en 2014, elle a débuté sa carrière à Londres avant de s’installer au Canada, où elle exerce aujourd’hui comme Lead Lighting TD chez Framestore. En parallèle de son métier, elle cultive une véritable passion pour le dessin et la peinture.

Le choix de l’animation et la découverte de l’ESMA

Arrivée en terminale, Lorène hésite encore sur son avenir. Ses parents l’encouragent à suivre une voie qui lui plairait, même si cela signifiait s’orienter vers une école privée. Quelques semaines plus tard, en découvrant que les courts-métrages d’animation qu’elle regardait en boucle sur YouTube étaient réalisés par des étudiants, elle a une révélation. L’idée de pouvoir apprendre à créer ce type de films l’enthousiasme immédiatement.

Lorsqu’elle découvre que ces courts-métrages venaient de l’ESMA, son choix est fait. Des réalisations comme Jungle Jail, Frat, Mon ami Charly ou encore Oracle l’avaient déjà impressionnée : elle voulait rejoindre l’école à l’origine de ces projets.

Une formation exigeante et structurante

À l’ESMA, Lorène découvre le monde de l’art appliqué. N’ayant jamais réellement dessiné auparavant, elle se met à pratiquer intensivement et développe une véritable passion pour le dessin et la peinture. Le déclic survient notamment grâce à son professeur de dessin, Étienne Eczet, qui lui apprend « à regarder » et à affûter son sens artistique. Depuis, elle ne cesse de pratiquer, aussi bien en dessin traditionnel qu’en digital painting ou peinture acrylique.

Côté infographie, elle se passionne pour les cours de rendu et de théorie de l’éclairage. C’est à ce moment qu’elle comprend l’importance du lighting dans la création d’une image crédible et porteuse d’intentions visuelles.

La formation généraliste de l’ESMA lui apporte une vision complète de la production, un regard critique et une grande rigueur. Les délais serrés et la charge de travail importante l’habituent aux réalités de l’industrie et facilitent sa transition vers le monde professionnel.

Une insertion professionnelle rapide

À la sortie de l’école, Lorène signe rapidement un premier contrat avec MPC à Londres, seulement trois semaines après l’obtention de son diplôme. La promesse faite à l’entretien d’admission — un taux d’insertion de près de 98 % dans les six mois — s’avère exacte.

Ses débuts sont toutefois marqués par un épisode difficile : deux semaines après son arrivée, le studio licencie près de 200 personnes, dont la majorité des juniors. Elle rebondit rapidement et rejoint Milk VFX, un studio plus petit (moins de 80 personnes) où l’ambiance familiale et polyvalente lui permet de mettre en pratique de façon concrète les compétences acquises à l’école. Cette expérience reste pour elle l’une des plus marquantes humainement.

Neuf mois après son diplôme, elle intègre Framestore, où elle évolue encore aujourd’hui et occupe désormais un poste de Lead Lighting TD.

Un métier au cœur de l’image : le Lighting TD

Le rôle du Lighting TD consiste à éclairer les scènes 3D, non seulement pour rendre visibles les éléments, mais aussi pour donner une intention artistique et narrative. Il définit les passes de rendu, prépare les AOV nécessaires aux compositors et veille à la qualité de l’image finale.

Responsable de la lisibilité et de l’optimisation des images, le lighter est également le point de convergence de la production : il récupère le travail de tous les autres départements et doit communiquer efficacement avec eux en cas de problème. Pour Lorène, c’est une spécialité exigeante mais passionnante, où technique et artistique se rejoignent.

Des projets prestigieux

Lorène a participé à de nombreux blockbusters et séries, d’abord à Londres (Geostorm, La Belle et la Bête, Kingsman, Les Animaux Fantastiques 1, Thor Ragnarok), puis à Montréal (Christopher Robin, dont elle garde un souvenir émerveillé face à la qualité des personnages comme Porcinet et Bourriquet).

En tant que Lead, elle a encadré l’équipe lighting sur Detective Pikachu, Artemis Fowl, Jingle Jangle (Netflix) et travaillé comme Senior sur Tom & Jerry. Elle a également contribué à la série animée Thunderbirds Are Go! chez Milk VFX.

Chaque projet a été l’occasion d’apprendre, mais certains gardent une valeur particulière : travailler pour Disney, par exemple, a été un rêve réalisé, elle qui avait grandi avec leurs films. Et collaborer sur un Marvel a été une source de fierté supplémentaire, notamment pour son père, grand amateur de comics.

Une carrière internationale et une passion parallèle

Dès ses débuts, Lorène a fait le choix de partir à l’étranger. La France, moins développée dans le domaine des VFX, ne proposait pas les mêmes opportunités. Après Londres, elle choisit Montréal et s’y installe durablement.

En parallèle de son activité dans les VFX, elle poursuit son chemin en tant qu’artiste peintre. D’abord par curiosité, elle s’est mise à la peinture, qu’elle n’a plus jamais quittée. Aujourd’hui, elle expose, vend ses œuvres et continue de progresser, tout en travaillant à plein temps dans l’animation 3D.

Une vie au Canada

Lorène apprécie particulièrement la qualité de vie offerte par le Canada, la proximité des grands espaces et la chaleur humaine qu’elle y a trouvée. Le Québec, où elle réside, conserve une identité forte, différente du reste du pays, ce qui lui convient parfaitement.

Un retour en France n’est pas exclu, mais pas à Paris, précise-t-elle avec humour.

Et demain ?

En six ans chez Framestore, Lorène a trouvé un environnement humain et stimulant, qui valorise ses artistes et les fidélise. Elle souhaite continuer à y évoluer, tout en développant son activité artistique personnelle.

Sur l’évolution du secteur, elle remarque que la 3D tend de plus en plus vers le temps réel, une technologie qui promet de transformer profondément la production : modularité accrue, interaction en direct avec les clients, intégration de la CG sur les plateaux de tournage. Pour elle, l’avenir est déjà en marche.