Pierre Chupeau

Découvrez le portrait de Pierre Chupeau, ancien étudiant de l’ESMA et aujourd’hui Lead lighting chez Bardel Entertainment.

Photo de Pierre Chupeau
Année de graduation
2017
Entreprise actuelle
Bardel Entertainment
Poste actuel
Lead lighting
Formation
Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux

Pierre Chupeau, diplômé de l’ESMA Nantes en 2017 : du rigging au Lead Lighting & Compositing au Canada

Membre de la première promotion nantaise de l’ESMA, Pierre Chupeau a depuis bâti sa carrière outre-Atlantique. Aujourd’hui Lead Lighting & Compositing chez Bardel Entertainment à Vancouver, il revient sur son parcours, ses débuts, et la manière dont il transmet désormais son savoir aux nouvelles générations d’artistes.

Aux origines : des sciences de l’ingénieur à la 3D

À l’origine, Pierre se destinait à l’ingénierie. Après un bac scientifique avec option sciences de l’ingénieur, il entame une première année de licence dans cette filière. Mais il réalise rapidement que cette voie n’est pas faite pour lui. La seule matière qui l’attire concerne la modélisation 3D de mécanismes.

En parallèle, il découvre les logiciels de 3D orientés divertissement. C’est une révélation. Sa faculté propose alors une option libre sur Blender : là où il peinait dans les matières scientifiques, il excelle immédiatement et obtient d’excellentes notes sans effort particulier. Convaincu d’avoir trouvé sa voie, il se met à chercher une école spécialisée. C’est en découvrant les courts-métrages de l’ESMA sur YouTube qu’il décide de s’y inscrire.

L’expérience ESMA : rigueur et passion

À l’ESMA, Pierre acquiert une solide culture de généraliste. Il développe un regard critique et affine son sens artistique. Pour lui, le moment fort de la formation reste la réalisation du film de fin d’études, véritable mise en condition professionnelle : gestion des délais, travail d’équipe, optimisation technique et rendu final devant un public

Lazare, un projet fondateur

Son court-métrage de fin d’études, Lazare, fut une aventure collective marquante. Pierre s’y occupe du rigging pour préparer les personnages à l’animation, puis participe au texturing et au surfacing. Par la suite, il prend en charge les CFX (vêtements), certains FX de fumée et de poussière, et réalise la quasi-totalité du lighting, ainsi que plusieurs plans de compositing. Une expérience exigeante, parfois ponctuée de désaccords d’équipe, mais surtout formatrice et riche en apprentissages.

Une vocation pour le lighting

Au départ, il n’avait pas d’idée précise sur sa spécialisation. Mais au fil des exercices, il se découvre une véritable passion pour le lighting, qui lui paraît être le maillon le plus intéressant de la chaîne de production. Pour autant, il choisit de conserver une curiosité envers les autres départements, indispensable pour travailler efficacement dans une équipe réduite.

Les débuts professionnels : entre imprévus et rebonds

La transition vers le monde professionnel n’a pas été de tout repos. Lors du Festival d’Annecy, il décroche un contrat avec Double Negative à Londres, censé débuter en janvier suivant. Mais après plusieurs reports successifs, le projet est finalement annulé.

Heureusement, un ancien camarade de Lazare, Cyprien, lui parle de postes disponibles chez MPC Vancouver. Pierre saisit l’occasion et s’envole pour le Canada. L’adaptation est brutale : l’académie de lighting prévue est annulée à la dernière minute et il doit apprendre seul, accéléré par des tutos internes. Pour couronner le tout, son premier jour est interrompu lorsqu’une voiture percute le tableau électrique du studio, plongeant tout le monde dans l’inactivité forcée. Passé ce début chaotique, il trouve rapidement ses marques et intègre pleinement les équipes de production.

L’installation au Canada

Au départ, son plan était simple : accumuler de l’expérience à Vancouver pendant un ou deux ans, puis revenir en France. Mais il tombe sous le charme de la ville, de son cadre entre mer et montagne, et des multiples opportunités professionnelles qu’elle offre. Ne souhaitant pas forcément revenir travailler à Paris, il décide de prolonger son aventure nord-américaine.

Vancouver est cosmopolite et anglophone. Les débuts nécessitent une adaptation à la langue, aux démarches administratives et à la culture locale. Mais cette diversité est aussi une richesse : dès son premier jour, il échange avec des collègues venus de Nouvelle-Zélande, du Mexique, d’Espagne ou encore d’Inde.

De Lighting Artist à Lead Lighting & Compositing

Pierre commence comme Lighting Artist chez MPC, puis rejoint Bardel Entertainment où il évolue rapidement de LRC Artist (Lighting Rendering Compositing) à Lead. Son rôle consiste à définir les bases techniques et artistiques pour les équipes lighting et compositing, à organiser la répartition des plans et à assurer la qualité finale en lien direct avec le client.

En bout de chaîne de production, il fait le lien avec tous les autres départements, identifie et corrige les problèmes, et garantit la cohérence du rendu. Ce poste lui permet d’exploiter à la fois son sens technique et son goût pour la transmission : il encadre une équipe jeune et considère la pédagogie comme la partie la plus gratifiante de son travail.

Des projets marquants : de Detective Pikachu à Diary of a Wimpy Kid

Le premier projet auquel il participe, Detective Pikachu, reste un souvenir fort. Fan du jeu vidéo durant son enfance, il vit intensément cette expérience qui marque le début de sa carrière.

Mais le projet qui l’a le plus enthousiasmé est Diary of a Wimpy Kid. Pour la première fois, on lui confie sa propre équipe. Malgré la pression, il découvre la liberté de créer des ambiances lumineuses différentes des color keys initiaux, avec la confiance de ses supérieurs. Ce projet lui permet d’affirmer sa personnalité artistique.

Et demain ?

Pierre est actuellement en demande de résidence permanente au Canada. Il se projette à long terme dans ce pays, avec la volonté de poursuivre dans un rôle qui combine transmission et création. Enseigner dans une structure comme l’académie interne de MPC serait une suite logique à son parcours.

Ses conseils aux étudiants

Son message est clair : « Pas de secret, il faut travailler, mais surtout être passionné. » Il insiste sur l’importance de se rappeler l’étincelle qui a poussé à rejoindre l’école. Dans les moments de doute, cette motivation initiale est le moteur qui permet de surmonter les difficultés. Et surtout, il encourage à profiter pleinement : « Peu de gens ont la chance d’exercer dans ce milieu. On reste de grands enfants, alors bossez dur, mais amusez-vous aussi. »