Le film 3D Claw : Parodie d’un film d’horreur
Actualités . 02 Mai. 2025
Signé par Lucas Ferrer, Ayoub Chaibi, Marianne Dautheville, Chloé Ferrus, Thomas Petroni, Melissa Saba, Dylan Sayagh, Alizée Valenzuela et Florian Wagner, Claw entraîne le spectateur dans un délire horrifique et burlesque, où les codes du slasher sont retournés avec audace, humour noir et une bonne dose de créativité.
Quand la critique devient l’action
Vous pensez connaître tous les ressorts du cinéma d’horreur ? Claw, court-métrage déjanté réalisé en 2023 par des étudiants de l’ESMA, pourrait bien vous surprendre. Dans cette relecture parodique des slashers des années 80-90, on suit Andrew, un cinéphile pointilleux, qui démonte froidement les clichés du genre… jusqu’à ce que le tueur fictif, excédé par ses critiques, brise le quatrième mur.
Soudain confronté à l’horreur qu’il analysait depuis son canapé, Andrew se retrouve projeté dans le film lui-même. À son tour chassé, il n’a d’autre choix que d’endosser un rôle actif : traquer les survivants et jouer le jeu macabre qu’il pensait seulement observer.
Ce point de départ volontairement absurde amuse autant qu’il déstabilise, en bousculant peu à peu la position confortable du spectateur critique, soudain confronté aux réalités de la création. « Critiquer, c’est facile… créer, c’est une autre histoire ! », résume l’un des étudiants ayant pris part à cette aventure collective.
En puisant dans les codes emblématiques du slasher et en jouant avec ses références cultes, Claw revendique sans détour sa nature parodique. Un clin d’œil appuyé aux fans du genre, mais suffisamment malin pour embarquer aussi les non-initiés.
Sélectionné au Festival d’Annecy en 2024
Si les réalisateurs revendiquent une grande liberté artistique, ils reconnaissent que la mise en scène a représenté leur principal défi. Trouver le ton juste, fidèle à leurs intentions narratives, a nécessité un important travail de recherche visuelle. Pour nourrir leur approche, ils ont minutieusement analysé une multitude de films cultes afin d’en extraire des références clés et de les réinterpréter avec subtilité tout au long du récit.
« On a essayé de jouer avec les codes et les clichés des films d’horreur pour les détourner. C’était donc important pour nous d’incorporer autant de références et de plans emblématiques que possible, capables de parler et de satisfaire le plus grand nombre. Nous avons dû décortiquer chaque film pour en détourner les éléments qui nous intéressaient, et réussir à coller à une esthétique des films classiques d’horreur des années 80-90 ».
Claw s’amuse à multiplier les clichés du cinéma d’horreur, certains immédiatement reconnaissables, d’autres plus subtils. Les personnages eux-mêmes en sont une incarnation volontairement caricaturale. “On pense notamment à celui de la bimbo ou du sportif noir”, expliquent les réalisateurs, qui sont généralement les premiers à mourir dans ce genre de film. Cette fois, ils connaissent une issue différente !”. La bande-son a également fait l’objet d’un travail soigné. Pensée comme un prolongement de l’univers visuel, elle adopte un style à la fois décalé et rythmé, en parfaite harmonie avec l’esprit parodique du film. Elle accentue les contrastes narratifs et renforce les ruptures de ton, piliers de l’identité du projet.
Le pari peut être considéré comme pleinement relevé : Claw a décroché une sélection officielle dans la catégorie “Films de fin d’études” lors de l’édition 2024 du Festival international du film d’animation d’Annecy. Une reconnaissance prestigieuse qui vient saluer la créativité, la rigueur et la cohésion d’une équipe émergente, tout en annonçant un avenir prometteur pour chacun de ses membres.
