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Interview de Gabriel Pardon, enseignant et illustrateur professionnel


Actualités . 16 Avr. 2021
Prépa Entertainment / Montpellier

Nos enseignants dispensent leur savoir mais ils sont aussi des professionnels actifs dans leur milieu. Nous vous proposons une rencontre avec Gabriel Pardon enseignant en Prépa Entertainment mais aussi illustrateur. Il nous parle de ses nouveaux projets : Killing Cards et Omega.

Nos enseignants ont du talent ! A l’ESMA Gabriel Pardon enseigne aux étudiants de Prépa Entertainment des cours de dessin de modèle vivant, d’anatomie et de dessin d’analyse, de quoi créer de solides bases à nos étudiants.

En parallèle, Gabriel est également un professionnel accompli, s’épanouissant dans son métier d’illustrateur et de concepteur artistique. Il s’illustre dans les univers du jeu vidéo, de la bande dessinée, du roman graphique, de la conception de visuels en entreprise et de jeux de société. C’est d’ailleurs sur ce dernier point que nous allons nous arrêter. En effet, récemment il vient de signer les illustrations de plusieurs jeux de société dont Killing Cards chez 404 Editions et Oméga de Odonata Editions pour qui il a signé les illustrations. L’occasion pour nous de le rencontrer et d’aborder avec lui son parcours tout comme son travail.

Interview

Peux-tu revenir sur ton parcours ?

Depuis mon enfance, je ne me suis jamais arrêté de dessiner, ce qui m’a amené à travailler dans des ateliers d’art en parallèle de ma scolarité jusqu’au BAC, puis il y a eu le concours de l’EPSAA à Paris, une école prépa sur concours. Après cette année intense en travail, je suis rentré à l’ESA Saint Luc Bruxelles en bande dessinée narration. De retour sur Paris, j’ai approfondi mes connaissances aux ABA (ateliers beaux arts) en modèle vivant en parallèle de mon premier travail comme enseignant au sein d’ateliers privés dans la région Parisienne.

Sur quel type de projets travailles-tu ?

A l’heure actuelle, les projets sont orientés autour des jeux plateaux, des jeux de rôle et des jeux de cartes. J’ai travaillé très récemment pour Hachette pour un jeu de cartes sur la culture G en cinéma. Pour ce qui est du jeux de rôle, j’illustre Dragon (autour de l’univers Donjons et dragons) du studio Agate, Oméga chez Odonata édition et je travaille sur un projet de transmédia (BD, Jeux de rôle, jeux de plateau) autour d’un univers personnel que je développe avec toute l’équipe des éditions Odonata.

Et pour finir le tout je travaille de temps à autre sur du design d’objet en tant que roughman avec quelques entreprises d’industrie lourde comme Kazuba.

Projet personnel

Tu proposes des illustrations, du comics, du graphisme, même des t-shirts… Est-ce compliqué de jongler avec ces différents univers dont les codes ne sont pas les mêmes ?

Ce n’est effectivement pas évident de jongler en permanence d’un projet à un autre, cela demande de fragmenter son temps, en sentant sur quel projet on sera le plus prolifique tel jour ou tel autre jour, le tout est de rester dans les deadlines bien sûr.

Tu es professeur à l’ESMA / IPESAA, peux-tu nous indiquer les cours que tu enseignes ? Qu’essaies-tu de transmettre à tes étudiants ? Comment abordes-tu l’enseignement du dessin / illustration avec eux ?

J’enseigne le dessin d’observation, l’anatomie, et le digital painting. Loin de moi l’idée de pouvoir contrôler le moindre fait et geste de chacun de mes élèves, il doivent vivre leurs erreurs pour mieux apprendre. Mon but est de leur pointer et expliquer pourquoi cela ne fonctionne pas.

Illustration du jeu Killing Cards

Mes élève sont comme des voiliers qui vont tenter de chercher une direction dans une étendue trop vaste, et s’ils sont trop immobiles ou qu’ils prennent une mauvaise direction, mon but est de venir souffler dans leur voile dans un sens qui me semble pertinent. Je suis sorti de l’idée que je contrôlais leur savoir, ils entendent ce qu’il peuvent à l’instant T, je me dois donc de répéter pour qu’un jour ils se saisissent de l’information que je leur donne.

récemment, tu as travaillé en tant qu’illustrateurs sur le jeu de cartes « killing cards » et le jeu de rôle « omega ». peux-tu nous en parler ?

Killing Cards est un petit jeu de cartes de courte durée dont le but est de survivre le plus longtemps possible pour gagner. Le délai pour la réalisation des images à été très restreint. Aujourd’hui, souvent, on prend le temps de poser le concept, de le tester puis, en dernier, on embauche un illustrateur sur un temps limité pour qu’il réalise les images. Pour Killing Cards le délai était d’une douzaine de jours.

Pour le projet Omega, la différence dépend surtout de la direction artistique, si on parle des cartes Magic, je dirais aucune différence. Pour un plus petit jeu de cartes je dirais qu’il faut dans le livre offrir des illustrations plus poussées, moins explicatives et plus portées sur la narration.

Illustrations du jeu Killing Cards

Illustration issue du jeu de rôle Omega

Pour un jeu, l’identité est visuelle est important, elle embarque le joueur, peut déclencher l’achat, contribue à l’univers du jeu etc. Comment abordes-tu cela ?

Tout dépend de l’entreprise avec laquelle vous travaillez et s’il y a un directeur artistique. Si ce dernier a une idée très précise ou bien reste ouvert à la discussion. Le rapport est très différent en fonction du commanditaire.

Avant d’accepter un projet, est-ce que tu testes les concepts / jeu ? Cela doit-il te plaire ? Correspondre à ton univers ?

Pour le moment non je ne teste pas mais j’aime avoir une explication qui me donnera les tenants et les aboutissants du jeu pour comprendre le fond et pour qu’il transparaisse dans la forme. J’apprécie également les challenges et la collaboration créative, de même que les créations d’univers.

Comment en es-tu venu à travailler pour le milieu du jeu ? Es-tu rôliste toi-même ? Cela influe-t-il sur ton travail ?

Je suis rôliste, j’aime me raconter des histoires et les vivre. J’ai commencé adolescent jusqu’en Belgique puis en revenant sur Paris, j’ai marqué un temps d’arrêt. Finalement je suis retombé dedans il y a peu en poussant les portes d’une boutique de jeux de rôle sur Montpellier Le Manoir du Crime. En discutant avec les bonnes personnes j’ai pu commencer à travailler en tant qu’illustrateur dans le milieu au travers du jeux Bitume.

Illustration issue du jeu de rôle Omega

Pour travailler dans le jeu et la narration il faut baigner dedans afin de savoir ce qui se fait et ce qui existe – cela fait partie intégrante de notre travail – soit en lisant soit en jouant ou les deux. Le tout est de faire évoluer notre regard sur ce que l’on consomme sans jamais perdre la magie de ce qu’il nous procure. Et bien sûr, avoir en permanence des sources d’inspiration.

Quels sont tes projets à venir ? Peux-tu nous en dire un mot ?

Les projets en cours et donc à venir, sont un jeu de rôle et une bande dessinée autour du même univers. Un travail de mon propre fruit que j’avais commencé seul chez moi avant d’intéresser les éditions Ankama. Le projet n’a pas pu se concrétiser à ma grande déception et celle de l’équipe éditoriale. C’est la société Odonata qui à repris le flambeau avec l’idée tout d’abord du jeux de rôle et de la BD. Et pourquoi pas le voir un jours en jeux vidéo.

En tant qu’illustrateur, comment perçois-tu ton travail ?

Même si cela n’a pas toujours été le cas, aujourd’hui c’est un vrai plaisir de travailler là-dedans. Un plaisir fatigant mais un vrai plaisir.

L’illustration est le langage universel. Il explique en une seconde ce que le texte ferait en quelques minutes voire heures. C’est la vie d’un jeu, sa signature.

Projet personnel

Y a-t-il une « patte », une signature, un univers Gabriel Pardon ?

J’espère que oui ! Chaque personne qui se lance ne peut devenir autre chose que ce qu’elle est, même si on le veut on ne peut être son voisin et ce n’est à mon sens pas souhaitable. C’est trouver sa singularité. Nous avons tous notre style, notre façon de faire, notre sensibilité, les histoires, les jeux qui nous ont impacté et évidemment ce qui nous a construit. A quel point notre univers prend de la place dans notre vie et impacte notre travail.

un dernier mot ?

Les lignes éditoriale. Faire correspondre son art à des lois du marché, cela peut être une vraie problématique.

Projet à venir


Pour retrouver et suivre le travail de Gabriel Pardon :

Site internet : gabrielpardon.com

Instagram : @gabrielpardon